Dernièrement, les chercheurs de l’Université de McGill et de l’Institut Armand Frappier ont découvert que certaines molécules retrouvées dans la canneberge, appelées proanthocyanidines, diminueraient la virulence du Pseudomonas aeruginosa.
Cette bactérie est impliquée dans diverses infections que ce soit respiratoires, gastro-intestinales ou urinaires. L’enjeu de cette découverte se situe par rapport à l’antibiorésistance du Pseudomonas aeruginosa. Cette bactérie est largement responsable des maladies nosocomiales, c’est-à-dire, les maladies contractées en milieu hospitalier. C’est l’une des bactéries les plus difficiles à traiter. Elle provoque la mort dans 50% des cas, touchant particulièrement les patients les plus faibles comme les personnes atteintes du SIDA et de la fibrose kystique.
Avec cette découverte, on pourrait avoir une meilleure gestion des infections en milieu hospitalier et ainsi diminuer notre dépendance aux antibiotiques.
Rappelons les grandes lignes d’action de la canneberge
- Très utilisée dans la prévention des infections urinaires, la canneberge a la particularité d’empêcher l’adhésion bactérienne sur les parois du système urinaire mais aussi intestinale et dentaire.
- On peut l’utiliser dans la prévention et le traitement des infections digestives telles que l’Helicobacter pylori qui provoque notamment des ulcères gastriques.
- Au niveau de la santé dentaire, la canneberge ralentirait l’apparition de la carie et de la plaque dentaire ainsi que les maladies parodontales.
- Riche en vitamine C, cette baie contient également une quantité non négligeable d’antioxydants qui sont favorables à la prévention de certains cancers ainsi que dans la protection neuronale. D’ailleurs, elle aurait un intérêt particulier pour la maladie d’Alzheimer.
- Et enfin, la consommation d’atoca serait bénéfique pour la prévention des maladies cardiovasculaires en contribuant à l’équilibre du cholestérol et de la pression artérielle.
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Extrait de la chronique Nutrition du 28 novembre 2016 - La Matinale - CIBL 101,5 FM